La valeur apicole du rucher par l'estimation du potentiel nectarifère ou mellifère de l'environnement végétal
Le tapis végétal autour du rucher est constitué par la juxtaposition d'une série d'éléments différents, comme les parcelles cultivées, des prairies, des haies, des bois, des friches, des retenues d'eau des tourbières etc....
Chacun de ces éléments apporte sa contribution à la valeur globale de la zones de butinage des colonies (3 à 5 Km autour de l'implantation de la ruche)
Idéalement, la zone de butinage doit offrir des ressources suffisantes aux colonies pendant toute l'année, aussi bien pour le pollen que pour le nectar ou les miellats.
Au moment où les colonies sont les plus fortes, la sécrétion nectarifère dans la zone de butinage doit permettre aux colonies de réaliser des réserves importantes de miel, ce qui exige une couverture végétale dans laquelle les plantes nectarifères ou mellifères sont abondantes et diversifiées.
L'étude du tapis végétal permet à l'apiculteur d'évaluer la valeur mellifère de l'environnement autour de son ou ses ruchers.
La première phase de l'étude consiste à délimiter la zone de butinage du rucher. C'est la surface explorée par les abeilles autour de la ruche.
Sachant que plus une ressource est éloignée de la colonie, moins elle lui profite. La zone de butinage peut être définie raisonnablement en traçant un cercle de 1,5 à 2 Km de rayon autour du rucher. Il arrive cependant régulièrement que les abeilles butineuses parcourent des distances supérieures (3 à 5Km).
Pour délimiter cette zone une carte locale de l'IGN (les données sont gratuites en accessibilité depuis 01/2021 en numérique).
La seconde phase consiste à parcourir en véhicule et à pied le secteur autour du rucher et à noter chaque type de végétation par exemple:
- Haies avec églantiers et prunelliers
- Bois de sapins épicéas ou sapin blanc
- Prairie fleurie permanente ou temporaire
- Culture semée graminées ou plantes à fleur colza
- Sorgho
- Friches avec ronces et framboisiers sauvages….
L'abondance des ressources est estimée en fonction du degré de recouvrement par le végétal ou l’espèce.
Chez nous dans les Vosges le sapin est dominant, mais les abeilles ne sont pas en carence de pollens en raison des friches et prairies permanentes près des forêts de sapin.
L'estimation du potentiel mellifère du rucher sera bonne lorsque plusieurs critères sont remplis:
- Espèces mellifères abondantes (pour que les abeilles n'aient pas de carences ni de trou de miellée)
- Valeur nectarifère plus ou moins élevée d'une ou plusieurs espèces présentes (pour le volume de récolte potentielle)
- Diversité des espèces mellifères, critère supplémentaire de l'abondance suffisante des végétaux
- Si la diversité des espèces est présente, il y aura une bonne distribution des floraisons et donc des miellées successives contribuant à l'équilibre alimentaire des abeilles, sans carence en pollen ni absence longue de miellée.
- Enfin une grande concentration d'espèces mellifères est nécessaire voire indispensable pendant les périodes vernale (mars à mai) et estivale (juin à août) voire jusque septembre.
Dans ma zone de moyenne montagne vosgiennes tous ces critères sont remplis, la diversité florale et d'arbres et arbustes est très importante en dehors du couvert végétal dominant qu'est LE SAPIN.
Ma zone de biodiversité ne subit pas de pertes dues à l 'agriculture intensive et aux monocultures privant les abeilles de pollens variés.
La seule incertitude se trouve dans la présence ou pas chaque année des milliers de pucerons sur les sapins accompagnés d'une météorologie favorable (entre20 et 28° C, de la pluie douce tous les huit à quinze jours, pas de canicule qui grille tout, ni d'orages violents dont l'électricité dans l’air et la foudre peuvent aussi griller les pucerons qui produisent le miellat.
